Le petit cœur brisé by Moka

Auteur:Moka [Moka]
La langue: fra
Format: epub
Tags: BIB Jeunesse
Éditeur: Éd. Medium
Publié: 2012-12-06T21:44:33+00:00

Chapitre 7

De surprise en surprise

Le lendemain, Mélaine déposa un petit bouquet de fleurs dans un coin du caveau. Elle avait voulu fabriquer un carton avec le nom de Mélanie pour remplacer la dalle qui n’existait pas.

Puis elle avait demandé à retourner au manoir. Il lui fut facile de convaincre ses tutrices : elle voulait photographier sa propriété ! Les sœurs préparèrent leur matériel avec enthousiasme. Oui, le manoir, le bois et le terrain herbeux étaient de bons sujets.

Avant de s’adonner à leur art, elles passèrent par le pavillon de chasse. À leur grande surprise, Odette n’y était pas. Elles ne s’attardèrent pas dans le bois. Si elles l’avaient fait, elles auraient croisé Odette qui ramassait des champignons. Elles ne la virent pas mais Odette entendit leurs voix et se garda bien d’aller à leur rencontre.

Elle resta cachée dans les fourrés épais jusqu’à leur départ. Elle ne les espionna même pas.

C’était le problème du voleur si elles découvraient quelque chose. Mais, après le passage des gendarmes, il n’y avait probablement plus rien à découvrir !

Mélaine s’amusa beaucoup en imitant les deux sœurs. Heidi était particulièrement drôle, n’hésitant pas à se coucher sur le dos pour photographier la façade du manoir, à l’envers.

— Je n’aime pas les volets fermés, dit soudain Mélaine. Je veux qu’on ouvre ! Tout !

« Tout » allait prendre un certain temps. D’abord, il y avait une multitude de fenêtres. Ensuite, les volets étaient rouillés, coincés, récalcitrants. Mais Mélaine pouvait être têtue. Elle voulait de la lumière. Elle désirait chasser cette obscurité morbide et oppressante qui exhalait une odeur de mort.

Les courants d’air générés par les fenêtres ouvertes du rez-de-chaussée soulevaient la poussière. Gretchen avait décrété qu’on ne pouvait pas raisonnablement ouvrir les volets des deux étages. Une porte claqua, quelque part, au premier.

Gretchen photographiait les miroirs au-dessus des cheminées en marbre. Elle espérait obtenir d’intéressants effets de reflets d’ombre et de lumière. Heidi était plus attirée par la cuisine. Les ustensiles en cuivre accrochés au mur n’avaient pas été volés. Ils avaient perdu leur lustre mais leur disposition permettait des compositions dignes de tableaux de maître.

Mélaine était au pied du grand escalier en pierre. Quelle porte avait claqué ? Avaient-elles négligé de refermer celle de la chambre de Mélanie ? Elle avait un peu peur de monter toute seule. Elle posa le pied sur une marche. Elle entendait de petits battements. Elle se décida brusquement et gravit l’escalier quatre à quatre.

Le bruit venait de la gauche. Mélaine se souvenait que la chambre de Mélanie était à droite. Il faisait noir dans ce couloir. Mélaine plissa les paupières. Elle aperçut la porte secouée par les courants d’air. Elle claqua un peu plus fort, faisant sursauter la petite fille. C’était comme une invitation à entrer.

Mélaine avança prudemment, la main glissant sur le mur. Elle s’arrêta, prit une grande inspiration qui la fit tousser. Satanée poussière…

Elle ouvrit la porte. C’était une chambre, comme on pouvait s’y attendre. Il y avait un carreau cassé à la fenêtre ce qui expliquait l’origine du courant d’air.

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